Histoire de la profession de sage-femme au Gabon
La profession de sage-femme est l’une des plus anciennes au monde, avec des racines remontant à la préhistoire, quand les femmes assistaient d’autres femmes lors de l’accouchement, dans des environnements souvent difficiles et sans accompagnement médical. Dans de nombreuses cultures, y compris en Afrique, les accoucheuses traditionnelles, aussi appelées matrones, jouaient un rôle fondamental dans la santé maternelle bien avant l’avènement de la médecine moderne.
Au Gabon, la profession de sage-femme a connu une évolution importante liée à la période coloniale française de 1920 à 1958. Durant cette période, l’accès aux soins médicaux occidentaux s’est développé, avec la formation progressive de sages-femmes pour améliorer la santé des femmes et réduire la mortalité maternelle et infantile. Le passage de la matrone traditionnelle à la sage-femme formée a constitué une étape majeure dans cette transition sanitaire, car ce personnel féminin autochtone a joué un rôle décisif dans l’implantation de la médecine coloniale et l’amélioration des conditions de vie.
Après l’indépendance, la formation des sages-femmes s’est institutionnalisée davantage. Les Gabonaises ont notamment pu se former à l’École des sages-femmes à Dakar, ouverte en 1957, qui fut un centre de formation régional important pour l’Afrique francophone. Une figure emblématique de cette génération pionnière est Catherine Azizet Fall N’diaye (1924-2013), l’une des premières sages-femmes diplômées gabonaises, qui a eu un impact significatif dans la formation des nouvelles générations de sages-femmes et dans le développement des soins maternels au Gabon.
Aujourd’hui, la profession de sage-femme au Gabon est reconnue comme un pilier essentiel du système de santé, alliant savoirs traditionnels et connaissances scientifiques modernes. Les sages-femmes y jouent un rôle crucial dans la santé des femmes, la protection de la maternité et la diminution des risques liés à la grossesse et à l’accouchement, contribuant ainsi au bien-être de la mère et de l’enfant dans tout le pays.

